à mes parents et beaux-parents
à ma femme
à mes enfants
à mes petits enfants
21 décembre 1935 - 21 décembre 2008, j'ai 73 ans aujourd'hui. Un long parcours commencé la nuit du 20 au 21 décembre 1935 à Calais, 31 rue du Jardin des Plantes où j'apportais la joie à ma mère qui me mettait au monde et à mon père. Un parcours jalonné d'évènements heureux et malheureux pour eux comme pour moi. Comme tous - individus, entreprises, politiques et autres - nous étions les marionnettes de l'histoire et nous tentions de nous adapter aussi bien que possible. Les bombardements de mai 1940 détruisant 80% de Calais, l'évacuation de Dunkerque, notre fuite en Angleterre où nous étions des réfugiés. Les années de guerre où mes parents travaillaient dans les usines d'armement... Puis le retour à Calais en 1946 dans la France exsangue, les années de la reconstruction, une formation primaire puis secondaire et enfin d'ingénieur en 1960. Puis la participation à la modernisation de l'appareil industriel du pays - Centre de recherches des Charbonnages de France, Houillères du Nord et du Pas de Calais, Sidérurgie aux Aciéries de Paris et d'Outreau dans le sillage du grand complexe sidérurgique de Dunkerque des années 1960. Avec la fin des trente années glorieuses en 1975, l'évolution ce fut la crise des charbonnages, la crise de la sidérurgie et la nécessité de changer plusieurs fois d'activité. C'est ainsi que je me suis retrouvé à Sofremines, une société de conseils et de réalisations en mines et métallurgie. Durant la 2è moitié de ma carrière, j'ai contribué avec d'autres collègues, au sein de cette société intégrée au groupe d'ingénierie Sofresid, au développement de projets industriels dans d'autres pays; des pays qui suivaient la même voie que la France durant les trente années glorieuses d'après la 2è guerre mondiale. Après ce bref résumé de 50 ans d'activité, au service de la collectivité et de la République, me voici à Callian dans l'Est Var pour les quelques années qui me restent à vivre.
Si j'ai donné ce résumé, ce n'est pas pour me mettre en avant; chacun peut résumer sa vie dans le même esprit. Chacun de nous - hommes et femmes - a contribué à sa manière, à ce qu'est la France, voire le monde, aujourd'hui. Je dis "le monde" parce que j'ai parcouru le monde entier non en touriste mais en ingénieur participant à l'élaboration de projets industriels.
Mais mon propos ici est de réfléchir sur ce que sont la crise ou plutôt les crises qui jalonnent le parcours de l'homme sur la planète. Je veux dire que des crises il y en a toujours eu et qu'il y en aura toujours. J'entends par "crise" des événements nouveaux et imprévus qui appellent de la part des hommes, des actions nouvelles auxquelles ils n'étaient pas préparés. Ceux qui doivent agir, en raison de leur position par rapport aux événements qui surviennent, le font avec des connaissances, des outils, des équipements, bref des systèmes développés avant par le génie humain. Et comme leurs actions ne s'exercent pas seulement sur les éléments matériels touchés par les événements, mais sur les hommes et les femmes qui en sont affectés aussi, il y a en retour de leur part, des actions qui affectent les actions prises au départ. Ce sont ces interactions continuelles qui font que tout ce que nous organisons aujourd'hui, en fonction de notre vision du monde, ne sera probablement plus adapté demain, que de nouvelles crises se produiront, que de nouvelles actions seront nécessaires et que les hommes en seront affectés à leur tour...
Mis en ligne le 21/12/2008 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://paysdefayence.blogspot.com et http://pratclif.com